Le voilà gorgé de blessures et de ciel. Il s’appelle homme. Il s’appelle femme. Il est ici dans le bleu de la planète – il dit maman. Il dit chien ou aurore. Le mot amour il l’a inventé attrapé dans le gel. Perdu. Loin. Seul. Il l’a écrit aux empreintes de rouge dans un silence éboulé sous la neige.
[traduit de l’italien par Silvia Guzzi]
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Ormai è sazio di ferite e di cielo. Si chiama uomo. Si chiama donna. È qui nel celeste del pianeta – dice mamma. Dice cane o aurora. La parola amore l’ha inventata intrappolato nel gelo. Perso. Lontano. Solo. L’ha scritta con ditate di rosso in un silenzio caduto giú dalla neve.
[in Mariangela Gualtieri, “Le giovani parole”, Einaudi, 2015, p. 97]
Mais penser, penser c’est s’affranchir, esprit qui rêve endormi dans la terre : en toi qui me regardes et es ce que je suis je détends mon corps fidèle né pour raconter la lune quand d’elle-même elle s’en va quand sans nous désormais elle va vers personne.
[traduit de l’italien par Silvia Guzzi]
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Ma pensare, pensare è affrancarsi, mente che sogna addormentata nella terra : in te che mi riguardi e sei quello che sono distendo questo mio corpo fedele nato per raccontare della luna quando va via da sé quando senza più noi va da nessuno.
[in Silvia Bre, “La fine di quest’arte”, Einaudi, 2015, p. 26]
Cinq ans après la remise du Prix Nobel pour la Paix, pour sa campagne pour la défense des droits démocratiques en Chine, le poète Liu Xiaobo n’a pas à ce jour pu retirer son prix. En effet, Xiaobo est actuellement incarcéré dans une prison chinoise, à la suite d’une condamnation de 11 ans de réclusion pour avoir fait circuler une pétition en faveur des droits démocratiques pour les citoyens chinois. Nous avons voulu rendre hommage à Xiaobo, et lui exprimer notre solidarité en traduisant dans plus de vingt langues le poème « Quale idioma » de Stefano Serri, extrait du recueil « Prove di un discorso » (publication imminente aux éditions Oèdipus), entièrement consacré au poète prisonnier.
Traductions (dans le désordre) par:
Gray Sutherland (anglais), Di Leiqing (chinois), Antonio Nazzaro (espagnol), Silvia Guzzi (français), Chiara De Luca and Eva Taylor (allemand), Vera Lucía de Oliveira (portugais), Karel Sergen (néerlandais), René Hooyberghs (flamand), Evangelia Polymou (grec), Emilia Mirazchiyska (bulgare), Eliza Macadan (roumain), Arben Dedja (albanais), Jolka Milič (slovène), Milan Dobricic Milan Dobričić (serbe), Rubeva Aishe (turc), Riccardo Campion (polonais), Paolo Galvagni (russe), Leila Karin Kiiskinen (finnois), Tahar Bekri (arabe), Nahid Norozi (perse).
Cara Europa che ci guardi cupa l’aurea corona ora s’è storta e più sottili spine ha la rosa d’uragano sa il tuo perdurare invernale il tuo perpetuo umiliare. Nella nebbia le mine vaganti del terrore ma ci apri a primavera più furente e più violenta l’ampia canzone della pura immensa gioia.
E sarò oliva che scivola matura dall’albero nodoso d’Europa.
[in Gabriella De Sica, “Cara Europa che ci guardi”, Cooper, 2015]
La petite la pauvre chose se met devant, se pose comme une femme cachée dans un voile de mariée (…)
[Traduit de l’italien par Silvia Guzzi]
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La poca la povera cosa si mette davanti, s’imposa come una donna nascosta in un velo da sposa (…)
[in Silvia Bre, « Intonazioni nell’eco di Narciso », La fine di quest’arte, Giulio Einaudi editore, Collezione di poesia 429, Torino, 2015, pagina 53.]
dix poèmes extraits de “La Raccolta del Sale” (Giulio Perrone editore, 2013), proposés et traduits par Silvia Guzzi, accueillis dans le numéro d’octobre 2015 de la revue Terre à ciel et publiés en simultanée sur le blog de poésie italien PoetarumSilva (lire les dix poèmes dans les liens ci-dessous)
J’ai converti mes pas en empreintes de géant
je l’ai fait avec la simplicité inculte du paysan qui à l’été invoque la pluie à sa guise ;
je me suis fait ténu au fil du temps avec lenteur et passant à une maille plus fine je me suis étreint à la gorge en un seul instant, après le coucher du soleil ;
mais à présent je suis là et dans ce monde de rues je ne sais de quelle voix te dire mon nom, si la fragilité est un bois que je ne connais pas.
[traduit de l’italien par Silvia Guzzi]
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Ho tramutato i miei passi in orme di gigante
l’ho fatto con l’ignoranza spicciola del contadino che all’estate chiede pioggia a suo piacimento ;
mi sono fatto sottile negli anni con lentezza e calando ad una maglia più fine mi sono stretto al collo in un momento solo, dopo il tramonto ;
ma ora sono qui ed in questo mondo di strade non so con che voce dirti come mi chiamo, se la fragilità è un legno che non conosco.
L’aurais-tu dit là-bas où les ombres étaient squelettes le battement dans les oreilles tambours le souffle lourdes respirations étrangères au pas inaccoutumé des ténèbres que plus tu ne savais comprendre (…)
(extrait du poème traduit de l’italien par Silvia Guzzi)
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L’avresti detto laggiù dov’erano scheletri le ombre il battito nelle orecchie tamburi il fiato grevi respiri stranieri al passo inconsueto del buio che più non sapevi capire (…)
(tratto da Chiara De Luca, “Elegia per Simone Cattaneo” in Alfabeto dell’invisibile, Samuele Editore, collana Scilla, 2015, pp. 116-117. Prefazione di Claudio Damiani.)
« L’Italia e la diplomazia della grande guerra – Italy’s great war diplomacy – L’Italie et la diplomatie de la Grande Guerre – Italien und die diplomatie des ersten weltkrieges », AA.VV, Collection “Storia, Filosfia, Religione”, Gangemi Editore , Rome, 2015.
Traduction française sous la direction de Silvia Guzzi, avec l’aimable contribution d’Olivier Favier
Texte en quatre langues : anglais, français, allemand, italien. Auteurs: Rita Luisa De Palma, Ersilia Fabbricatore, Federica Onelli, Italo Garzia (sous la dir.)
L’exposition est un projet de l’Unité d’analyse, de programmation et de documentation historique diplomatique du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (site internet de la Farnesina). Elle s’est déroulée à Rome en mai 2015 et voyagera à Paris, Berlin, Londres, Vienne, Ljubljana et Bruxelles.
« Dans le cadre des nombreuses initiatives prises pour rappeler – à cent ans de distance – l’explosion d’un conflit qui a constitué une véritable rupture dans l’histoire du vingtième siècle, le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a considéré qu’il était important de faire connaître à un public le plus large possible un aspect généralement méconnu de la Grande Guerre, à savoir l’action engagée par la diplomatie italienne à partir du moment où, à l’été 1914, sont apparues les conditions qui en ont déterminé l’origine, jusqu’au moment où la Conférence de la Paix de Paris a tenté de prendre des décisions nécessaires afin qu’une tragédie comme celle qui venait de s’achever ne se reproduise plus. »