Sept poèmes de Pier Francesco De Iulio dans la revue Terre à Ciel

 

 

iulioLire ici les sept poèmes de Pier Francesco De Iulio dans la revue Terre à ciel (juillet 2015), choisis et traduits par Silvia Guzzi, accompagnés des illustrations de Pierre Rosin et des notes de lecture de Cetta Petrollo et de Silvia Guzzi.

 

dans le saisissement du ressac
cette heure au fond de la mort
de mes yeux à tes yeux
nous regarde, se fait éternelle :
le silence
est un grain de sable
sur les lèvres, un corps
sur un autre corps au hasard
venant corriger la distance :
naufragés, nous
restons à l’écoute,
empourprés
dans la mer de la mer
à l’ouest.

[traduit de l’italien par Silvia Guzzi]

*

nell’urto della risacca
quest’ora al fondo della morte
dai miei occhi ai tuoi occhi
ci guarda, si fa eterna :
il silenzio
è un granello di sabbia
sulle labbra, un corpo
su un altro corpo per caso
a correggere la distanza :
siamo naufraghi
restando in ascolto,
purpurei
nel mare del mare
a ovest.

[poème inédit]

 

Lire un autre poème de Pier Francesco De Iulio, traduit par Silvia Guzzi et illustré par Pierre Rosin sur le site de Pierre Rosin : C’è un tempo sospeso

Ainsi que deux autres poèmes de Pier Francesco De Iulio sur le blog de Maria Antonietta PinnaNell’urto della risacca…  et C’è un tempo sospeso

Six poèmes par Alessandro Brusa dans la revue Terre à ciel

photo@Daniele Ferroni
photo@Daniele Ferroni

Lire ici les six poèmes d’Alessandro Brusa extraits de “La Raccolta del Sale” (Giulio Perrone Editore, 2013), accueillis dans la revue Terre à ciel (avril 2015)

 

 

Je me regarde comme si j’étais autre,
comme si cette douleur
     ne m’appartenait pas,
que la besogne d’extraire de la mer le sel
     je n’ai connue pour vivre
mais par besoin d’exister.

[traduit de l’italien par Silvia Guzzi]

*

Mi guardo come fossi altro,
come se questo dolore
     non appartenesse a me,
che la fatica di estrarre sale dal mare
     non ho conosciuto per vivere
ma per necessità di esistere.

[in Alessandro Brusa, “La Raccolta del Sale”, Giulio Perrone ed., 2013]

“Je t’ai vu chercher…”, par Alessandro Brusa dans la revue Terres de femmes

 

 

cop aleLire ici l’un des plus beaux poèmes d’Alessandro Brusa extrait de « La Raccolta del Sale » (Giulio Perrone Editore, 2013), choisi et traduit par Silvia Guzzi, très aimablement accueilli dans la Revue Terres de femmes (avril 2015)

 

Je t’ai vu chercher pendant des heures le
     mot parfait,
verrouiller les chambres du temps
et fouiller la terre à doigts nus
à la recherche du juste son (…)

[traduit de l’italien par Silvia Guzzi]

*

Ti ho visto cercare per ore la
     parola perfetta,
chiudere le stanze del tempo
e spalancare la terra con dita nude
alla ricerca del suono giusto (…)

[in Alessandro Brusa, “La Raccolta del Sale”, Giulio Perrone editore, 2013]

“Me-di-terra-neo” par Daniele Casolino (poème-vidéo)

 

Voir et écouter le poème-vidéo :

 

2013 en Méditerrannée

J’ai passé des vies entières
à chercher entre mes dents
les restes des repas volés
à ceux qui n’en ont plus
pour me mordre
comme je voudrais.
Comme je voudrais me réveiller
de la torpeur qui m’accable
de l’ennui planifié
et traverser
la frontière
qui me sépare
de mon frère
lui, le cadet
moi, le roi
et je regarde au large sa barque
engloutie sous la ligne bleue
qui nous sépare
finir dans le ventre des thons
qui engraissent de sushi les paquebots
des mangeurs de sushi.

[traduit de l’italien par Silvia Guzzi]

*

Me-di-terra-neo

Ho passato intere vite
a guardarmi tra i denti
i residui dei pasti rubati
a chi non ha denti
con cui mordermi
come vorrei.
Come vorrei svegliarmi
dal torpore che mi assilla
dalla noia del sicuro
e superare
quel confine
che divide me
da mio fratello
perché lui è cadetto
ed io son re
e guardo a largo la sua barca
ingoiata dalla striscia blu
che ci divide
a far da pasto ai tonni
che ingrassano di sushi le barche
di chi il sushi mangia.

[poème inédit]

 

Je vous invite à visiter Le site de Daniele Casolino

 

Ce texte a été primé par sicilia.video.poesia, en janvier 2015, le prix étant l’enregistrement du poème sur fond de vidéo.
Poème et voix masculine : Daniele Casolino
Traduction et voix féminine: Silvia Guzzi
Vidéo et montage: Sebastiano Adernò
Musique: Daniele Casolino

Théâtre “La boucherie de Job” de Fausto Paravidino, note par Silvia Berutti-Ronelt

 

macello“La boucherie de Job” par Fausto Paravidino (dramaturge et metteur en scène italien) – LECTURE PAR SILVIA BERUTTI-RONELT (Traductrice et dramaturge – Organisatrice des “Lundis en coulisse” en Belgique; un projet en collaboration avec La Bellone “Maison du Spectacle”. 15/11/2014 : Bozar de Bruxelles

 

Il Macello di Giobbe est une paraphrase contemporaine du mythe de Job, l’homme de bien dont l’Ancien Testament raconte qu’il est mis à l’épreuve par Dieu. Il perd tous ses êtres chers et tous ses biens sans se révolter pour autant contre son créateur. Le Giobbe moderne est, comme son prédécesseur, un homme profondément bon, mais il ne croit pas en Dieu. Ce n’est d’ailleurs pas une puissance transcendantale qui le met à l’épreuve mais celle de notre système économique et financier. Dans la représentation, ces « dieux » sont souvent affublés de têtes de cochons – une image qui n’est pas nouvelle mais qui a le mérite d’être claire.

Le fils de Giobbe, un jeune loup de la finance, revient exprès de Boston pour sauver la boucherie paternelle de la faillite. Mais Giobbe, en désaccord avec son fils, refuse de se faire aider par lui et ses méthodes peu charitables. Les nouveaux dieux n’arrivent pas à le rallier à leur cause. Giobbe perd alors sa boucherie, ne peut plus subvenir aux besoins de sa famille et, après la mort de sa femme bien aimée, il disparaît avec sa fille malade pour échapper aux plans « salvateurs » de son fils. Il préfère vivre en S.D.F. dans une terrain vague.

Le spectacle s’adresse à un large public et atteint certainement son but, bien que le texte ne semble pas toujours facile. Ce jeune auteur et metteur en scène ne cherche pas une esthétique et un style « branchés ». Il veut simplement raconter cette histoire comme il l’entend et y agit en toute liberté, ce qui est particulièrement perceptible dans sa manière de gérer le temps du récit. Ainsi, il prend tout son temps quand il a envie de raconter des détails de l’histoire mais n’hésite pas à le raccourcir à d’autres moments. De cette manière, il donne à la pièce un rythme variable, tout en créant les moments phares du spectacle. Une de ces scènes en accéléré est particulièrement impressionnante : le jeune boucher que Giobbe a dû licencier revient dans la ville et se met à la recherche de sa fiancée et de son père, son ancien patron. Le comédien court alors pendant plusieurs longues minutes sur place tout en se déshabillant peu à peu, tandis que d’autres comédiens lui prennent ses vêtements. On comprend alors que cette recherche lui coûte toutes ses petites économies, toute son énergie, si bien qu’à la fin il ne lui reste plus rien hors sa vie – et même celle-ci est menacée.

Car, entre le monde de la bonté et celui de l’argent, Paravidino invente deux pauvres hères clownesques, serviles et cupides, prêts à tout pour gagner une récompense pour leurs méfaits. Dans une sorte de prélude, on les voit se disputer les habits du Christ et ensuite leur présence ponctue la pièce jusqu’à cette dernière partie où ils sont au service du fils de Giobbe avec mission de trouver sa sœur pour l’emmener à l’hôpital. En suivant la trace du garçon boucher, ils tombent en effet sur la jeune fille. Dans un excès de zèle et de violence, ils tabassent alors le vieil homme et le jeune avant de les laisser pour morts.

La pièce se termine sur une scène étrange : le fils de Giobbe a fait transporter son père, sa sœur et le jeune boucher dans un hôpital. C’est là que, tout d’un coup, la jeune fille retrouve la parole et les deux hommes semblent guéris de leurs blessures, tandis que la mère morte revient. Une scène de réconciliation de la famille et donc des deux mondes antagonistes. Un happy end osé, kitch ? Certainement pas – juste un rêve qui n’a rien à voir avec la réalité et la fait ressentir d’autant plus cruellement.

Il faut ajouter que, dans ce spectacle, la musique et même la danse ont une place importante et que les comédiens italiens sont extraordinaires !

Félicitations au Bozar pour avoir donné l’occasion au Teatro Valle Occupato de faire sa création à Bruxelles.

signé:

Silvia Berutti-Ronelt
Traductrice et dramaturge
Organisatrice des “Lundis en coulisse” en Belgique; un projet en collaboration avec La Bellone “Maison du Spectacle”.

*

Fausto Paravidino : Il Macello di Giobbe

15/11/2014 : Bozar di Bruxelles

Il Macello di Giobbe è una parafrasi contemporanea del mito di Giobbe, l’uomo del bene messo alla prova da Dio, di cui racconta l’Antico Testamento. Colui che perde affetti e averi senza mai ribellarsi al suo creatore. Il Giobbe moderno è un uomo profondamente buono, come il suo predecessore, ma non ha nessuna fede in Dio. D’altronde, non sarà messo alla prova da una forza trascendente, ma piuttosto da quella del nostro sistema economico e finanziario. Nello spettacolo, questi “dèi” sono spesso vestuti di una testa di  maiale – immagine non originale ma che ha il merito di essere chiara.

Il figlio di Giobbe, un giovane rampollo della finanza, torna appositamente da Boston per salvare la macelleria paterna dal fallimento. Ma Giobbe, in disaccordo con il figlio, rifiuta il suo aiuto e i suoi metodi poco caritatevoli. I nuovi dèi non riescono a portarlo dalla loro parte. Giobbe perde allora la macelleria, i mezzi per sostenere la sua famiglia, e dopo la morte della sua amata moglie, scompare insieme alla figlia malata per sfuggire ai piani “salvifici” del figlio. Preferisce vivere per strada come un senzatetto.

Lo spettacolo si rivolge a un pubblico ampio e ci riesce molto bene, anche se il testo non è sempre facile. Questo giovane autore e regista non cerca un’estetica e uno stile «alla moda». Vuole semplicemente raccontare questa storia a modo suo e lo fa in piena libertà, cosa particolarmente evidente nel modo di gestire i tempi della narrazione. Così, non esita ad allungare i tempi per raccontare alcuni dettagli della storia, per poi ridurli drasticamente in altri momenti. In questo modo conferisce allo spettacolo un ritmo variabile facendone allo stesso tempo emergere i momenti chiave. Una di queste scene accelerate è particolarmente accattivante: il giovane macellaio che Giobbe ha dovuto licenziare torna in città e si lancia alla ricerca della sua fidanzata e di suo padre, il suo vecchio capo. L’attore corre quindi sul posto per diversi lunghissimi minuti spogliandosi poco a poco, mentre gli altri attori gli rubano i vestiti. Capiamo allora che in questa ricerca ha perso tutti i suoi soldi, tutta la sua energia, tanto che alla fine non gli resterà nient’altro che la propria vita – anch’essa in pericolo.

Perché, tra il mondo del bene e quello del denaro, Paravidino inventa due poveri disgraziatissimi esseri clowneschi, servili e avidi, pronti a tutto pur di ricavare denaro dalle loro malefatte. In una sorta di preludio, li vediamo litigare per gli abiti del Cristo e poi la loro presenza scandisce lo spettacolo fino a quest’ultima parte, dove sono al servizio del figlio di Giobbe, con l’incarico di ritrovarne la sorella e portarla in ospedale. Seguendo le tracce del garzone, ritroveranno in effetti la ragazza, ma in un eccesso di zelo e di violenza, picchieranno a sangue il vecchio e il giovane prima di abbandonarli come morti.

Lo spettacolo si chiude con una scena particolare: il figlio di Giobbe ha fatto portare suo padre, sua sorella e il garzone in ospedale. Ed è là che improvvisamente, la ragazza riacquista la parola e i due uomini sembrano guariti delle loro ferite, mentre la madre morta ritorna. Une scena di riconciliazione familiare e quindi dei due mondi in lotta. Un happy end eccessivo, kitch? Niente affatto – solo un sogno che non ha niente a che vedere con la realtà e che anzi la fa risaltare in modo ancora più crudele.

Bisogna aggiungere che in questo spettacolo la musica, come la danza, ricoprono un ruolo importante e che gli attori italiani sono straordinari!

Complimenti al Bozar per aver dato l’occasione al Teatro Valle Occupato di debuttare con la propria creazione a Bruxelles.

Firmato:

Silvia Berutti-Ronelt
Traduttrice e dramaturga,
Organizzatrice dei “Lundis en coulisse” in Belgio; un progetto in collaborazione con La Bellone “Maison du Spectacle”.

[traduzione italiana a cura di Lorella Cosimi]

Théâtre : “La boucherie de Job”, de Fausto Paravidino, au Bozar de Bruxelles 2014

fausto

La première production collective du  Teatro Valle Occupato de Rome sera les 15-16 octobre 2014 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.

La Boucherie de Job, de Fausto Paravidino, dramaturge et metteur en scène italien

Surtitrage en français par Silvia Guzzi et Lorena Cosimi

Une tragédie contemporaine où l’on glisse inexorablement vers une perte de repères, où le déchiquetage de la matière humaine entraîne des mises à nu, où les vautours dépècent les êtres jusqu’à l’os.
Un texte époustouflant de modernité qui fait écho à une tragédie annoncée, qui se salit les mains dans les boyaux noirs et sanglants d’une famille à l’image de notre société, mêlant crise économique, folie, relation père-fils, fragilité des sentiments, espoirs et force de l’amour.

Personnage central, Job, pieux père de famille, voit sa vie et celle de sa famille s’effilocher à l’infini… L’argent, l’argent, l’argent…. ou l’illusion de l’argent de son fils violente le sacré, les sentiments de culpabilité, le sacrifice de Job. Un père mis à mort dans ses affections, dans sa foi et jusque dans sa chair.

Avec la sensibilité qui lui est propre, Fausto Paravidino met en scène une véritable implosion de vies tronquées par les lames cruelles d’une société en proie aux pires abjurations. Il enfonce le couteau dans des plaies ouvertes, va jusqu’à interroger les mécanismes de la finance qui prennent les contours d’une anti-théologie, aborde la maladie de plein fouet et nous entraîne au cœur de la grossièreté des non-sentiments.

Et, déambulant sur le fil de la dramaturgie de l’absurde et du rire, l’auteur construit des dialogues impeccables dont l’efficacité réside également dans la part de délire poétique qu’il lui réserve. Dans une interprétation d’émotions hachées menu, on hésitera entre la chair de poule du désespoir, la tendresse et l’humour. La vie, une vraie boucherie. A l’italienne ?

(texte par Silvia Guzzi)

COMMUNIQUE DE PRESSE et SYNOPSIS

VOIR et ECOUTER : LE MAKE OF

Les acteurs: Filippo Dini, Monica Samassa, Vito Saccinto, Angelica Leo, Barbara Ronchi, Emmanuele Aita, Iris Fusetti, Aram Kian, Federico Brugnone, Ippolita Baldini
“La Boucherie de Job” de Fausto Paravidino au Bozar de Bruxelles (15-16 octobre 2014)

Quelques extraits des répétitions, work on progress à Rome:

work on progress-1

A VOIR !!: work on progress-2

work on progress-3

work on progress-4

Musiques-extrait

EN SAVOIR PLUS SUR FAUSTO PARAVIDINO : site non officiel Fausto Paravidino

“Le couple coopère-t-il? Perspectives piagétiennes et systémiques”, sous la dir. d’Olivier Real del Sarte

 

del sarteDe sa pratique de thérapeute d’inspiration systémique, Olivier Real del Sarte a développé le goût de construire des passerelles entre les personnes, les savoirs et les pratiques. Cet ouvrage en est l’illustration : les perspectives piagétienne (Fondation Jean Piaget) et systémique se trouvent ainsi réunies pour penser la clinique, notamment autour des processus qui font et défont les couples.

L’originalité de l’approche de l’auteur tient à la synergie qu’il a su créer entre ces deux épistémologies, sans les réduire l’une à l’autre, pour permettre au contraire une vision intégrative et distanciée. Le couple y apparaît dans toute la complexité des systèmes des valeurs qui l’animent et le parcourent : des fondements éthologiquesqui le constituent jusqu’aux multiples expressions émotionnelles, représentationnelles et conversationnelles qui en expriment la singularité et les ressources.

Dans les situations conflictuelles auxquelles les thérapeutes de couples sont confrontés, comment créer un espace où chacun se sente suffisamment reconnu et en sécurité pour cesser les attaques et faire part de ses besoins ? Comment passer à une relation de coopération permettant échanges et résolution de conflits ?

Olivier Real Del Sarte offre ici une nouvelle modélisation, à partir des concepts empruntés à Piaget, pour comprendre les processus en jeu et nous convie à partager sa démarche clinique. Dans cet ouvrage, il incite les thérapeutes à élaborer de nouvelles hypothèses, à changer de focus pour approcher la complexité des échanges intersubjectifs et les dote d’outils immédiatement applicables dans leur pratique.

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Oliver Real Del Sarte est psychothérapeute, chargé d’enseignement à la faculté de psychologie et de sciences de l’éducation (FPSE) de Genève. Il est superviseur et formateur à la thérapie familiale et à l’intervention systémique dans le cadre du Centre d’étude et de recherche familiale et systémique (CERFASY) à Neuchâtel depuis sa fondation en 1986.

Avec la collaboration de Guy Cellérier, professeur honoraire de l’université de Genève, membre dela fondation Jean-Piaget, ancien codirecteur du centre intrenational d’épistémologie génétique de Genève,de 1975 à 1980, professeur de cybernétique et d’épistémologie génétique à la faculté de psychologie et de sciences de l’éducation à Genève de 1975 à 1990;

et de Jean-Jacques Ducret, président de la fondation Jean-Piaget, docteur en psychologie, auteur d’une thèse parue en 1984 chez Droz sur la pensée scientifique et philosophique de Piaget. Il poursuit depuis ses travaux sur les rapports de l’épistémologie scientifique avec la philosophie de la connaissance.

Préface de Marie-Christine Cabié

Le Rwanda, vingt ans plus tard – Entretien avec Scholastique Mukasonga, par Maria Teresa Carbone

scholastique

Lire l’article complet en français dans le lien ci-dessous :

LE RWANDA, VINGT ANS PLUS TARD – Entretien avec Scholastique Mukasonga, par Maria Teresa Carbone

Il y a vingt ans jour pour jour, début avril 1994, le Rwanda a été le théâtre d’un massacre qui en trois mois a mené à la mort de plus de huit cent mille personnes, pour la plupart d’ethnie tusti. Un génocide dont « aucun Rwandais – survivant, coresponsable ou exilé – n’est sorti indemne, alors que le monde restait là à regarder sans bouger le petit doigt », comme Agnès Binagwaho, ministre pour la santé de la république rwandaise, l’a récemment écrit dans une étude du Lancet (…)

Scholastique Mukasonga, cette femme rwandaise exilée en France au moment du massacre, assiste de loin à l’extermination presque complète de sa famille et ne revient au pays qu’en 2004. On comprend alors pourquoi les événements de 1994 n’apparaissent qu’en transparence dans son œuvre, comme des ombres dont la présence ne cesserait pourtant de hanter des histoires apparemment sans heurts. (…)

Scholastique Mukasonga nous a accordé cet entretien il y a quelques jours, peu avant son départ pour Kigali, où elle participera aux cérémonies de commémoration du  20ème anniversaire du génocide.

Cet article est paru en italien le 6 avril 2014 sur  AlfaBeta2
Traduit de l’italien par Silvia Guzzi (sauf les réponses de Scholastique Mukasonga que l’écrivaine a fournies en français)

Toni Servillo, ritratto dell’autore da uomo libero – di Olivier Favier

photo@Olivier Favier
photo@Olivier Favier

Leggi l’articolo completo in italiano nel link qui sotto:

TONI SERVILLO, RITRATTO DELL’AUTORE DA UOMO LIBERO, di Olivier Favier.

Assecondato da Valerio Mastandrea – altra grande rivelazione del nuovo cinema italiano, qui all’apice della sua arte – Toni Servillo ha ritrovato in questo film il tono della commedia italiana e l’eleganza sottile di un Italo Calvino. L’ironia napoletana, dice, tentando di definirla, è una passione che prende le distanze. Nello specchio di un bar del quartiere Bastille, risulta difficile discernere quale Toni Servillo si presta al gioco della fotografia: l’uomo e l’attore si confondono, senza che si sappia quale dei due gira fra le dita il corto sigaro spento che non abbandona mai, e neppure se questo testimonia prima di tutto un passato da fumatore incallito o se invece rivela un presente leggermente febbrile, inafferrabile e ansioso.

Tradotto dal francese da Silvia Guzzi

Testo originale francese

L’Eritrea si racconta – una testimonianza

“Anche solo testimoniare è importante, me lo ero scordato.

Témoigner c’est encore traduire, c’est mettre en mots des vécus »

Riporto quello che ho potuto, saputo, annotare sul mio taccuino in occasione dell’evento organizzato dalla Casa Internazionale delle donne

Link all\’evento

L’ERITREA SI RACCONTA

Roma, Teatro Valle Occupato

Lunedì 11 novembre 2013, ore 19.45

La serata comincia con un collegamento via Skype fra Ribka Sibhatu (1) e il sindaco di Lampedusa, Giuseppina Maria Nicolini. Lei parla dei rapporti istituzionali, della visita del Ministro Mauro a Lampedusa, della manifestazione del 3 Ottobre scorso, e della promessa fatta dalla delegazione di Mauro che una parte dei “superstiti” saranno trasferiti a Roma entro il 15 Novembre.

Il loro dialogo finisce con queste parole :

Ribka : “… alla manifestazione del 3 Ottobre, ci siamo sentiti amati….. “

Sindaco : “… fanno più rumore quelli che non amano….”

Ribka : “…il pesce puzza dalla testa…”

Applausi.

E poi, grande frustrazione perché riesco a catturare solo alcuni brani dalle labbra di Ribka, che ci regala un suo Aulà, bellissimo :

“… la pioggia è figlia delle nuvole……siamo fratelli…. È ingenuo fidarsi troppo della vita……… ma amarsi in vita è l’antidoto della morte, cancella la fragilità umana………..”

Applausi, Emozione, Commozione.

Ribka ci presenta il musicista eritreo, un musicista conosciuto, una personalità, di nome Pap.

Ed ecco Ribka, a presentarci A. : 21 anni, non più ragazzo ma già uomo. Un corpo esile. Eppure si indovinano i muscoli, la forza di un fisico asciutto ma resistente che si è forgiato in questi anni. Prende il microfono, in piedi davanti a tutti noi. Il berretto multicolore in testa. Il viso un pò teso, ma con un sorriso che andrà crescendo nel corso del suo racconto, che andrà rilassandosi mentre pian piano si libererà del suo peso, e pian piano disegnerà e metterà in chiaro il percorso che lo ha portato fin qui :

“Come tutti i miei fratelli sono partito. Nel 2008 sono partito, ho attraversato il deserto eritreo per arrivare in Sudan, a Cassala, e poi sono stato trasferito in un campo di accoglienza. Ho continuato verso Khartoum e poi dopo più di 20 giorni sono passato in Libia, entrando a Tripoli nascosto in un camion di pecore. A Tripoli quelli come me sono accolti da trafficanti : passi il cancello grande di ferro e scegli da quale trafficante andare…. Poi c’è la spiaggia, e la barca. Anzi non era una barca ma un gommone di 6 metri per 3 che trasportava noi, 82 persone, con bambini e donne incinte. Dopo il primo giorno in mare, ci siamo fermati, probabilmente c’era un problema al motore… E poi è salito il nervosismo, e siccome c’erano sia Eritrei che Nigeriani, il nervosismo si è trasformato in rissa e c’è stato il rischio di finire affogati in acqua. Ad un certo punto è passato un pescatore. Ma i pescatori, si sa, non ti aiutano perché hanno paura di essere accusati poi. Questo pescatore che passava, la settimana prima aveva pescato nella sua rete… un donna morta con il bimbo!! Insomma questo pescatore mi ha salvato e mi ha portato fino ad Agrigento, e poi sono andato a Palma di Montechiaro in una struttura chiusa. Ma da lì sono scappato fino a Roma dove sono andato in un centro di accoglienza per minori. Qui a Roma, mi hanno aiutato a studiare. A me piace l’italiano e la musica; ho imparato a suonare la kora”.

Ribka : “Raccontaci meglio di come sei scappato dall’Eritrea…”

A. :

“Io sono nato in Arabia Saudita e sono vissuto lì fino alla quinta elementare. Dopo l’indipendenza, la mia famiglia è ritornata in Eritrea, ma ho avuto problemi a scuola perché avevo studiato in arabo e quindi dovevo ricominciare quasi da zero. E poi era uscita una nuova norma in quinta elementare : vengono nelle scuole e prendono i ragazzi più alti per il “servizio”, in realtà è il “servizio di schiavitù” (sarebbe un servizio militare pagato 30 euro al mese).

Ma io, ho perso i miei fratelli fra il 1998 e il 2000, a causa della guerra. Mia madre era preoccupata e voleva che io studiassi. Mi diceva sempre di non farmi notare. Ma poi un giorno ho fatto un pò un casino e il professore mi ha mandato via e mi ha ritirato la tessera dello studente. Quindi sono venuti ad arrestarmi a casa e mi hanno fatto salire su un furgone con altri, e siamo partiti in mezzo alle montagne. Nel posto dove ci hanno portati non c’era acqua pulita, e gli ultimi arrivati vanno a vivere in un contenitore “sotto terra” con altre 90 o 100 persone, e poi dopo qualche tempo si ha diritto ad andare in tenda.

Avevo 14 anni.

Dopo una settimana, ci hanno fatto uscire per andare a raccogliere la legna. Meno male uno dei comandanti era un ragazzo del mio quartiere, un pò più grande di me. Mi ha detto “Ti aiuterò a scappare, per andare in un’altra città, o in Etiopia, o in Sudan”. E con me, altri tre, erano pronti a scappare. Ci siamo messi d’accordo : dovevamo rifiutarci di lavorare, per essere puniti, e così il mio amico ci avrebbe lasciati scappare. Siamo scappati nelle montagne lungo un fiume. Si sapeva che se scappi e se ti sparano, le iene vanno nella direzione dello sparo. Allora il mio amico sparò nella direzione opposta a quella che prendemmo noi. Ma dovevamo anche fare attenzione a non incontrare civili che fossero anche spie. Meno male la gente delle montagne conosceva molto bene mio padre, ed io parlo il tigrino e quindi ci aiutarono e in 3 giorni sono riuscito a tornare a casa. Ma anche nel quartiere mio, c’era una donna che faceva la spia e mia madre era molto diffidente. Quindi mia madre andò di nascosto a vendere il suo oro e mi disse che dovevo scappare in Etiopia.

Ed è così che, a 15 anni, mi misi in marcia, attraversai l’Eritrea per raggiungere il Sudan…

Ma io non conoscevo niente, non sapevo niente del mondo!

Arrivato ad Asmara mi domandai come avrei fatto da solo : “ma dove vado da solo?” Perché dovete sapere che c’erano dei controlli dappertutto. Per fortuna incontrai un vicino di casa che era militare ma era scappato anche lui. Voleva rivedere la sua famiglia prima di andarsene via dall’Eritrea, e quindi lo aspettai qualche giorno. Finalmente decidemmo di uscire da Asmara e, per superare i posti di controllo, ho fatto finta di essere pazzo, malato… capite ? Ma non ha funzionato, non ci hanno lasciato passare. Allora abbiamo inventato un’ altro sistema : il mio amico aveva comprato due biglietti di autobus, lui era salito sul bus e io ho superato il posto di blocco a piedi da lontano, poi sono salito sul bus dopo che lui aveva anche dato una mancia all’autista. Eravamo diretti a Keren dove avevo una zia : ma questa non ha voluto riceverci, aveva troppa paura. Allora abbiamo dormito fuori sui sedili di un vecchio carro armato. L’indomani ci siamo incamminati verso Hagaz. Lui aveva infilato il suo vestito militare e abbiamo fatto finta che io ero il suo prigioniero. Abbiamo passato la notte in mezzo ai cammelli, perché sapete che per dormire i cammelli si mettono in cerchio e si tengono per la coda. Il giorno dopo siamo riusciti a farci dare un passaggio da un signore che andava a Barentu, con il suo piccolo furgone. Io facevo finta di essere il “fattorino”, quello che fa pagare i biglietti così evitavo di farmi controllare io stesso. A Barentu c’è il posto di controllo più terribile di tutta l’Eritrea, e io avevo molta paura, e il soldato lo aveva notato ma non è successo niente. Fine dei controlli. Poi siamo arrivati nella caserma….”

A. si interrompe perché Ribka ad un tratto si rende conto che c’è un signore nella sala che sta facendo un video. Scena di rabbia e parole dure, perché una testimonianza come quella di A., se viene fatta pubblica, mette in grave pericolo tutta la sua famiglia che è rimasta lì. Il signore si scusa. Qualcuno nel pubblico dice che bisogna fargli cancellare tutto. Lo fa. Fine della scena.

“…Infine siamo arrivati nella caserma di Sawa ed io faccio finta di essere un soldato : ero riuscito ad avere il permesso di un altro ragazzo con una foto che mi somigliava. Nel campo, ho ritrovato molti amici con cui avevo studiato. E poi il giorno dopo, parto, e vado in direzione del Sudan. La strada è lunga, c’è il deserto. Posso scegliere fra un percorso di solo 8 ore ma con il rischio di incontrare delle guardie di frontiera o la strada più lunga attraverso il deserto. Ma anche nel deserto ci sono dei pericoli, ci sono persone pericolose, e quando le ho incontrate ho fatto finta che ero io a fare i controlli quindi hanno avuto paura di me e mi hanno lasciato in pace. E finalmente sono arrivato in Sudan. E poi da lì, verso il mare, come ho già detto.”

Ribka : “Ma poi come lo vedi il tuo futuro? Cosa vuoi fare da grande, ? Cosa stai studiando adesso?”

A.:

“Io studio per il titolo di Dirigente di Comunità. Ma voglio tornare nel mio paese e fare politica”.

Pausa. Applausi. Sorrisi e tensione.

Poi la testimonia di un altro uomo. Si chiama B. Ex giornalista di Al-Jazeera. Uno che era andato in Libia con un falso passaporto sudanese…. Comincia con queste parole, mani in tasca, lacrime negli occhi :

“Volevo dirvi, l’unico motivo per il quale un uomo scappa dal suo paese, l’unico motivo è la dittatura”.

Sono dovuta andare via, lui ha continuato la sua storia, credo che parlasse di come aveva aiutato molte donne eritree a partorire in Libia, facendo finta ogni volta di essere il loro marito perché loro non avevano i documenti in regola…..

Mentre risalivo fra le poltrone del teatro, l’ho sentito dire che una volta, alla donna gli era morto il bambino appena nato e che non avendo i documenti in regola, non poteva dare sepoltura a suo figlio nel cimitero libico, quindi lui si era proposto di tenere la piccola salma per tre giorni a casa sua finché non è riuscito a trovare una soluzione…. ho varcato la soglia del teatro in quel momento, il cuore in gola.

Ho respirato l’aria fresca della sera, ho pensato che vivo a Roma, e ho deciso di tenere per sempre il sorriso di A. nel mio cuore (2). Ho pensato che anche solo testimoniare è importante (3), me lo ero scordato.

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(1) Ribka Sibhatu è nata ad Asmara, in Eritrea. È laureata in Lingue e Letterature Straniere all’Università “La Sapienza” di Roma, presso cui ha anche conseguito il dottorato di ricerca in scienze della comunicazione. Esperta di immigrazione, dal 1992 si occupa di mediazione interculturale in tutta Italia, presso scuole pubbliche, enti e associazioni. Ha pubblicato Alì e altre storie (Rai, 1998), Cittadini della poesia (Loggia dei Lanzi, 1998), Il cittadino che non c’è. L’immigrazione nei media italiani (Edup, 2004); sue poesie sono state pubblicate in AA.VV, Scritture migrate (Sinnos editrice, 2008), Aulò, canto-poesia dall’Eritrea (Sinnos, 2009).

(2) \”Témoin d\’un récit\”, de Silvia G., poème inspiré au témoignage de A.

(3) Lire : Les Érythréens de Léonard Vincent, éd. Rivages, 2012.

–  ARTICLE A LIRE  : Omar et la mécanique du monde (par Léonard Vincent), sur le site d\’Olivier Favier