À A.C.
si c’est la douleur de moi qui t’effraye
ma poésie n’en a pas la faute:
la vie
parfois se fait noire dans l’encre
plus que le noir qui encroûte le papier ;
mais la lumière qui filtre sous le grain
me dit – dans le silence – toute la beauté.
[traduit de l’italien par Silvia Guzzi]
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Ad A. C.
se è il dolore di me che ti spaventa
non ha colpa la mia poesia:
la vita
a volte si fa nera nell’inchiostro
più del nero che incrosta sulla carta;
ma la luce che filtra dalla grana
dice a me – nel silenzio – tutto il bello
[in Fabio Michieli, Dire, L’arcolaio, 2008, p. 35]
Fabio Michieli est né à Venise en 1971. Licencié es-lettres (lettres modernes), il a soutenu une thèse sur Niccolò Tommaseo et sur son récit historique Il duca d’Atene dont il a publié en 2003 une édition critique et commentée (éd. Antenore, Padoue). Il est l’auteur de nombreux textes critiques sur Niccolò Tommaseo, parus notamment dans les Quaderni Veneti et dans le Giornale storico della letteratura italiana. Son recueil de poèmes Dire a été publié en 2008 par “L’arcolaio”, maison d’édition dont il dirige la collection “Fuori collana”. Lecteur assidu de poésie et de romans, ses recensions paraissent en ligne sur le site www.alleo.it et dans différents magazines et revues (L’immaginazione, Italian Poetry Review). Il dirige aussi, aux côtés de Gianni Montieri et d’Anna Maria Curci, la rédaction du blog littéraire Poetarum Silva.