Le fil tendu entre les couleurs présentes, citées, conviées et l’hiver chauve est la clef de voûte des vers de Sonia Lambertini. Le coup de pinceau se suit et se poursuit. L’observation de ce qui est au-dehors et de ce qui n’est plus au-dedans mais est paradoxalement présent. L’échelle chromatique s’enrichit en puisant dans un archaïsme polysémique ; libella-livella-libellula (libelle n.f.-niveau/équilibre-libellule) et jusqu’au libello (libelle n.m.) s’annoncent comme autant d’évocations cognitives. Ici tout flue sans ailes mais selon un parcours spatial bien défini, au goût âcre et non définitif. Plan des couleurs, plan de vol, plan du souvenir esquissé, tel est l’éblouissement, tout à fait captivant, auquel nous invite Sonia Lambertini.
Quando nulla ti è dovuto e non sai come
conosci il cerchio nero che ti assedia chiedi
quale strano progetto ha preso i tuoi occhi
per riempirli di colore giallo ocra e rosso
senti il passo della libella lo sfregare delle antenne
la resa in volo desiderio del maschio sul filo d’erba
e l’aria che sposta la curva il segmento che unisce
trovarsi dal nulla negli occhi del nostro calvo inverno.
*
Ascolta padre gli occhi negli occhi del padre
non puoi sbagliare le parole verranno semplici
i piedi bianchi e nudi leggeri alla tua bocca
con petali parola bianchi che usciranno
dalla tua bocca padre, si poseranno sui miei occhi
rosso stanco, sporcali di giallo ocra e il verde
della libella sul filo d’erba si guarda nell’acqua
gioca nei cerchi scolorano i tuoi occhi.
*
Sento il tempo e la testa nel ritmo il tamburo
i colpi nel muro e il fosso l’ora in cui mi arruolo
non ho nastrini sulla divisa sia chiaro
una linea di gambe e braccia senza radici per stare
avvolti le foglie del calvo inverno cerchiamo
(sotto la coltre di terra, stesi)
Cette note a paru en italien le 26 janvier 2016 dans « Carteggi letterari » , revue italienne en ligne de littérature, poésie, cinéma, musique, théâtre, critique et alentour. La présente traduction française est de Silvia Guzzi.
FLASHES E DEDICHE (a cura di Giulio Maffii) – 3. UN CALVO INVERNO, inediti di Sonia Lambertini
Giulio Maffii a l’habitude de dormir du côté de la porte, mais il ne dédaigne pas l’autre côté. Il observe le monde depuis l’angle des fenêtres, des balcons, des vitres de voiture. Souvent des arcades aussi. Il adore traverser les couloirs. Il vit et écrit. Il étudie et il raconte. On le retrouve souvent sur le net. Il soutient les petites maisons d’édition, celles qui sont sérieuses et passionnées : il y publie volontiers. Il lui arrive d’accepter de bon gré des prix, au fil de ses promenades dans l’odeur amère des fougères ou au hasard d’une rencontre avec des vaches qui ne lisent pas Montale. Il s’essaye à la sagesse, un jour oui un jour non si possible, quand il ne tombe pas sur un ver de la poutre.