La meilleure chose à faire ce matin
pour soulager le monde et mon espèce
c’est être là sur les marches au soleil
avec la chatte qui ronronne dans mes bras.
Répandre ses ronronnements
parmi les champs la vallée
la colline, jusqu’aux sommets aux constellations
aux mondes les plus lointains. Et ronronner
avec elle – ma souveraine.
Apprendre le mantra qui contient
l’ancienne vibration musicale
la première peut-être, quand du néant immobile
d’un bonheur débordant
un jaillissement annonça la création.
La miglior cosa da fare stamattina
per sollevare il mondo e la mia specie
è di stare sul gradino al sole
con la gatta in braccio a far le fusa.
Sparpagliare le fusa
per i campi la valle
la collina, fino alle cime alle costellazioni
ai mondi più lontani. Fare le fusa
con lei – la mia sovrana.
Imparare quel mantra che contiene
l’antica vibrazione musicale
forse la prima, quando dal buio immoto
per traboccante felicità
un gettito innescò la creazione.
[Mariangela Gualtieri, “Le giovani parole”, Einaudi, 2015, p.5 – traduit de l’italien par Silvia Guzzi]
Mariangela Gualtieri est née à Cesena en 1951. En 1983 elle a fondé avec Cesare Ronconi le Teatro Valdoca. Elle a publié plusieurs recueils de poèmes : Antenata (Crocetti, 1992), Fuoco centrale e altre poesie per il teatro (Einaudi, 2003), Senza polvere senza peso (Einaudi, 2006), Paesaggio con fratello rotto (Sossella, 2007), Bestia di gioia (Einaudi, 2010) et Le giovani parole (Einaudi, 2015).
Voir le site internet du Teatro Valdoca
Lire aussi en français:
– Cinq poèmes extraits de “Le giovani parole”, dans la Revue Paysages Ecrits n.26
– Une conversation avec Mariangela Gualtieri, par Michele Pascarella, dans Artribune (8 novembre 2015)
– Une note de lecture par Alessandra Trevisan, dans PoetarumSilva (3 octobre 2015
– Une note de Milo De Angelis, à l’occasion de la remise du Prix Ceppo 2011 pour le recueil Bestia di gioia, en anglais