à mon père
Les goélands à jamais orphelins du soleil
pleurent de faim sur le littoral,
les vagues ont balayé les restes du banquet
inlassables faucilles puis encore marées.
Aujourd’hui je te revois tel un géant
qui dans ses bras m’emmenait léger
“là où l’on n’a plus pied” et me lançait
dans les airs pour me rattraper juste avant
que je tombe dans l’eau pour me sauver
[traduit de l’italien par Silvia Guzzi]
*
a mio padre
I gabbiani oggi orfani del sole
piangono di fame sul litorale,
le onde hanno spazzato i resti del banchetto
in questo loro strenuo mietere e ridare.
Adesso io ricordo te come un gigante
che in braccio mi portava lievemente
“dove non si tocca” per lanciarmi
in volo e riacciuffarmi appena prima
che cadessi in acqua per salvarmi
[in Chiara De Luca, “Alfabeto dell’invisibile”, Samuele editore, 2015, p. 126]
Chiara De Luca est Licenciée es-Lettres modernes et en Littérature étrangère à Pise. Elle a fréquenté l’École européenne de traduction littéraire de Magda Olivetti à Florence et le master en traduction littéraire pour l’édition à l’Université de Bologne, où elle a obtenu un doctorat en Littératures européennes avec une thèse sur l’œuvre de jeunesse de R.M. Rilke. Elle écrit des poèmes, des romans et des critiques littéraires, elle traduit de l’anglais, du français, de l’allemand, de l’espagnol et du portugais.
En 2008, elle a fondé les Edizioni Kolibris, une maison d’édition indépendante consacrée à la traduction et à la diffusion de la poésie étrangère contemporaine. Elle dirige le blog « A margine dei versi » de critique de textes poétiques et le site international Iris di Kolibris consacré à la traduction de poèmes, au bilinguisme et à la littérature de la migration, qui accueille les contributions de nombreux poètes, traducteurs et éditeurs de différentes nationalités. Elle collabore à la rubrique Officina Poesia de « Nuovi Argomenti » et au mensuel « Poesia ». Pour le site du festival Parco Poesia, que dirige Isabella Leardini, elle est responsable d’une rubrique entièrement consacrée à la jeune poésie internationale et, pour la revue péruvienne “Vallejo & Co.”, d’une rubrique sur la poésie italienne contemporaine. En collaboration avec le poète canadien Gray Sutherland, elle dirige la rubrique « Gray Ink » d’Iris, consacrée à la traduction en anglais de poètes italiens contemporains.
Pierre Rosin est peintre, il réalise des huiles et des images numériques. Il accompagne souvent d’autres poètes en particulier sur son site.
Il a illustré « Les gens polis ne font pas la guerre à autrui » de Jacques Thomassaint paru chez Soc & Foc en 2014 ainsi que « Sacrés » de Jean-Claude Touzeil paru aux éditions la Lune Bleue en 2015.
Il expose également ses propres poèmes avec ses images en un ensemble intitulé « jardin doux et amer ».
Il habite près de Poitiers. Son site internet : Pierre Rosin