Ce soir
Dans la nuit
Témoin d’un récit.
Je l’ai écouté
Je l’ai écouté dans ses balbutiements
J’ai senti le souffle
Le souffle étouffant
Le souffle étouffant du vent
De sable
J’ai avalé la poussière du désert
Me suis perdue avec lui
Au milieu des vagues de plomb
Sous un ciel de plomb
Fuyant les balles de plomb
Avec lui j’ai refoulé les cris
Et l’angoisse de ses adieux
Oui, ce soir j’ai vu un homme
Au tournant de l’adolescence
Il parlait, parlait
Avec le sourire incroyable de l’espoir
Et la tonalité de la confiance retrouvée
Il parlait, parlait et parlait encore
Au rythme de ses pensées et de ses rêves
Si, je le jure
Il avait un sourire aux lèvres
Parce qu’il disait son passé
Le laissant exploser et se consumer aussitôt
Parce qu’il est déjà dans l’avenir
Son parcours, ses souffrances
Ses peurs, ses cauchemars
Il en a déjà fait son énergie vitale
Oh oui
Il a des réserves de vie.
(Silvia Guzzi)
—-
L\’Eritrea che si racconta – Teatro Valle – 11 novembre 2013